Selon certains, les diseurs de bonne aventure existent depuis toujours. Connaître un certain individu, un peu étrange, qui croit prédire l’avenir, c’était commun dans tous les villages. Ces lecteurs du futur utilisent plusieurs arts divinatoires différents.
L’astrologie est très connue. Il y a plus de 5000 ans, regarder le ciel était assez répandu, compte tenu du manque d’autres divertissements. En Mésopotamie, des observations et des écrits ont été faits sur les astres dans un contexte religieux. On voyait les grandes choses lumineuses au ciel comme des dieux et des divinités qu’il faut prier si on les veut de notre côté. La pyromancie et la nécromancie sont aussi communs. Regarder le feu et interpréter ses formes ou dépouiller ses aïeuls afin de savoir son avenir n’étaient pas des plus étranges. L’oniromancie, soit la divination par les rêves, est également très répandue. Les rêves sont souvent crus comme étant révélateurs de ce que la vie amène.
Une des pratiques divinatoires les plus répandues est la cartomancie. Cette pratique fonctionne à l’aide de cartes, qu’elles proviennent du jeu de 52 cartes le plus connu en Occident ou de cartes créées à cet escient. Les cartomanciens, dits diseurs de bonne aventure, apparaissent en Espagne durant le XVe siècle. À ce moment, on considère ces gens comme ceux qui racontent ce qu’ils veulent pour faire de l’argent. Mais les cartomanciens ont de la chance et le hasard fait que certaines de leurs prédictions se produisent. Ainsi, durant le siècle des Lumières, la cartomancie atteint des sommets de popularité inattendus. Durant cette époque, une dame nommée Mlle Normand devient d’ailleurs très populaire dans le domaine de la divination. Celle-ci a prétendu durant l’entièreté de sa vie avoir deviné celles de célébrités politiques. Depuis, plusieurs jeux de cartes de tarot portent son nom.
Le jeu de cartes aurait des origines remontant à la dynastie chinoise des Tang au 8ème siècle. Or, les cartes chinoises n’ont jamais eu de caractère divinatoire. Celles-ci se basent souvent sur des jeux impliquant de l’argent. Le jeu comportait 40 cartes au total, segmenté en quatre séries différentes. En raison de l’économie très changeante de la Chine à l’époque, ce nombre changera de 40 à 30, puis à 120. Le jeu de 120 cartes donne ainsi naissance au mahjong. Présents en Chine, les Mongols propagèrent le jeu jusqu’en Perse. Ainsi, les cartes deviennent communes en Espagne et en Italie dès le 12e siècle. C’est en 1430 environ, que les premiers jeux de tarot furent inventés par les Italiens.
Les jeux de tarot contiennent tous des cartes essentiellement similaires. Ainsi, les versions de Marseille, de Rider-Waite et des Égyptiens contiennent, entre autres, toutes les cartes Magicien, Amoureux, Terre, Soleil et Lune. Pour ce qui est du tirage, il peut se faire de multiples façons. Tirer toutes les cartes, couper de la main gauche, compter jusqu’à dix… Les manières sont vraiment infinies.
Bien sûr, l’essentiel de la divination, c’est d’y croire. Mais celle-ci se base également sur une certaine zététique. La zététique, c’est l’étude rationnelle de tout ce qui est paranormal ou considéré comme une pseudoscience. La divination est une pseudoscience, c’est-à-dire une discipline qui est présentée sous des apparences scientifiques, mais qui n’en a pas la démarche, ni la reconnaissance. La divination se base également sur ce qu’on appelle l’effet Barnum. Ce dernier est un effet qui fait qu’une personne se sentirait toujours très prête à accepter une vague description de personnalité comme étant la sienne.
Bref, essayer de savoir ce qui s’en vient a toujours suscité un intérêt majeur chez l’être humain. Parce qu’après tout, être dans le néant, c’est effrayant.