Voici le troisième chapitre des aventures de Mathis Sauvé. Apprenez-en plus sur sa rentrée à la Polyvalente St-Paul!
CHAPITRE 3- RENTRÉE
Lundi, 27 août
Bonjour, cahier. Je vais te décrire comment s’est passée ma rentrée. Il est passé 17h, je suis revenu depuis quelques heures et je me suis souvenu que tu existais. Alors, ça s’est passé comme suit;
Je suis arrivé à l’école vers 8h15. Je n’avais pas d’uniforme, ça faisait vraiment bizarre. Quand je suis arrivé à l’école, Arnaud, le gars de mon équipe, est venu me voir avec ses amis. Je me suis senti très intimidé par eux même si je les dépassais tous à l’exception d’un. Ils n’étaient juste pas mon élément. Alors, je lui ai dit «salut» et je suis parti. Quand j’ai tourné le dos, un des garçons est venu me voir pour me dire que si je voulais dîner avec quelqu’un, j’étais le bienvenu. Je lui ai répondu que j’allais venir le voir si j’avais besoin, et il m’a donné son Snapchat.
O. M. G.
Il était vraiment beau! Et en plus, il était vraiment gentil. Je sais qu’il s’appelle Antoine et qu’il est dans le sport-études hockey, comme moi. C’était celui qui était plus grand que moi et avait des cheveux brun foncé lisses, qui lui tombaient un peu devant les yeux. Il avait des yeux bleus et je ne me souviens plus de ce qu’il portait.
Je me suis alors dirigé vers un groupe de filles qui avaient l’air gentilles et elles m’ont tout de suite dévisagé, à l’exception d’une. (J’étais peut-être tout rouge!…) Elle leur a fait de gros yeux et est venue me voir. Elle portait des jeans larges troués, taille haute, avec un chandail moulant qui lui arrivait au nombril. Elle avait des cheveux bruns en bas des épaules et des yeux bruns. Elle avait des traits fins. Elle était assez jolie.
Voici comment la conversation s’est passée:
« Salut! Tu es nouveau? m’a-t-elle demandé.
– Euh, oui.
– Cool! Désolée pour mes amis, en passant. Elles n’aiment pas qu’on intègre d’autres personnes dans la gang, et encore moins un gars!
– Pas grave, je m’attendais à pire.
– J’imagine! Ça doit être stressant, d’arriver dans une grosse polyvalente en plein milieu du secondaire!
– Oui, quand même! Tu t’appelles comment?
– Mary-Ann. Toi?
Mary-Ann. Marianne. Mon visage a probablement changé d’émotion abruptement.
– Euh… Mathis.
– C’est un beau prénom. T’es en secondaire 3 aussi, right?
– Oui.
– On va vérifier si on a des cours ensemble, veux-tu?
– Ok.
On s’est assis à une autre table pour se rendre compte qu’on avait presque tous nos cours en commun. La cloche a sonné, et on s’est rendus en classe ensemble. Je n’arrivais toujours pas à réaliser que je m’étais déjà fait deux amis.
Pour l’heure du dîner, elle est venue s’asseoir à côté de moi. Il y avait aussi Antoine, car je lui ai demandé s’il souhaitait venir avec nous. Il a dit oui et on s’est assis ensemble. On était juste les trois et ça me plaisait. Mary-Ann, Antoine et moi avons appris à nous connaître un peu mieux. J’ai appris que Mary avait toujours préféré les amis garçons, mais que les filles avec qui elle était ce matin étaient ses seules amies ici. Elle a une petite sœur qui s’appelle Alice, et deux chiens. Elle est dans le sport-étude natation, car c’est sa passion depuis qu’elle est toute petite. Elle m’a aussi dit qu’elle n’avait pas de chum ni de blonde (car oui, elle est bi…).
Antoine, pour sa part, vit avec sa mère, car ses parents sont séparés et il a perdu tout contact avec son père. Il a un lapin et à l’exception du hockey, il peint. Il a dit: «Je n’ai aucune fille en vue». J’étais déçu…
Pour ma part, je leur ai parlé de mon ancienne école, Juliette, le hockey ainsi que mon sport-étude et Dre M. Je ne leur ai par contre pas parlé du fait que je sois gai étant donné qu’Antoine était là. Ils ne m’ont pas posé de questions sur ma famille, heureusement. Je ne crois pas que j’aurais été capable de leur parler de Marianne sans laisser couler une larme.
C’était une drôle de sensation. J’avais l’impression que je pouvais tout leur dire. On se ressemblait un peu, les trois. J’étais content de notre trio. Je crois que ça va aller loin.
Le reste de la journée s’est passé normalement. Mary et Antoine prennent un bus pour rentrer chez eux, et moi, mon vélo. En revenant, je me suis écrasé sur mon lit et j’ai presque dormi; j’étais crevé. Ensuite, j’ai écrit à Mary et à Juliette sur Instagram, j’ai pensé à LUI et je me suis souvenu de toi. Et voilà. Là, ma mère m’appelle pour souper, alors je vais te réécrire dès que je peux.