Pour l’édition de novembre, j’aimerais vous présenter deux films québécois saisissants. Deux films méritant d’être découverts par les Québécois et les Québécoises. Intéressons-nous à la culture cinématographique d’ici en mettant en vedette nos réalisateurs.
Sorti en 2024, le film Le Successeur réalisé par Xavier Legrand en a laissé plus d’un sans voix. Le personnage principal, Ellias, est un grand designer de la haute couture française. Malheureusement, suite à la mort de son père, il devra retourner au Québec pour régler la succession alors qu’il n’a plus de contact avec lui depuis plusieurs années. Lors de ce voyage vers le deuil, il va découvrir des horreurs qui vont renverser son existence et l’emporter dans une spirale d’enfer.
Un scénario frustrant contenant plusieurs choix fâcheux qui laissent le spectateur sans réponse. Un film qui vous rendra inconfortables, mais captivés jusqu’à la fin. Le réalisateur avait déjà montré un talent avéré pour créer un climat de tension et de suspense dans son film Jusqu’à la garde, sorti en 2017. Or, son récent long métrage est incontournable grâce à son atmosphère anxiogène qui rappelle parfaitement le style «thriller». Il a su encore une fois appliquer un suspense psychologique à travers le personnage de Ellias, interprété par Marc-André Grondin. On passe par une gamme d’émotions, des larmes à la panique d’un homme fragile et ignorant. Le film se termine sur un dénouement cynique et cruel, parfaitement joué. Inutile de mentionner que ce film risque de vous interloquer, c’est pourquoi il devrait avoir plus de visibilité et de mérite. Bon film!
Peut-être seriez vous tentés par une bonne comédie romantique teintée d’une intrigante affaire extraterrestre? C’est ce que vous propose le premier long métrage de Marie-Hélène Viens et Philippe Lupien, Vous n’êtes pas seuls. Tout juste présenté en salle, le scénario met en vedette l’excellent Pier-Luc Funk qui incarne ici un livreur de pizza qui travaille uniquement des quarts de travail de nuit après qu’une rupture amoureuse l’ait bouleversé. Celui-ci se rendra vite compte qu’il est suivi par un inquiétant chauffeur de taxi qui le poussera à sortir de sa coquille et à réapprivoiser la vie extérieure. Il faut aussi mentionner que le jeu de lumières est magnifiquement bien réalisé.
Dans Vous n’êtes pas seuls, pas de flafla avec les histoires impossibles d’extraterrestres à la Hollywood: vous ne verrez pas une seule soucoupe volante. Ici, on parle de concret, du sentiment que vivent les gens lorsqu’ils ne comprennent pas ce qui leur arrive, lorsqu’ils sont seuls avec leurs inquiétudes. Bien sûr, on ne nous dit pas tout. Bien que l’on sache que le personnage est en danger dans cette histoire d’extraterrestres et d’enlèvement, la gravité du danger n’est pas clairement indiqué. Il faut lire entre les lignes, imaginer notre propre scénario. Quant à l’histoire d’amour, elle est tout à fait réaliste, pleine de sous-entendus, de regards qui en disent long et qui nous donnent envie d’y croire. Sans exagération ou surperflu, Vous n’êtes pas seuls nous embarque pour un voyage cinématographique qui s’écoute d’un seul élan et dans lequel on se laisse facilement entraîner.
Bon visionnement !
Article écrit par Éléonore et Clara
